Réécrire nos histoires négatives (première partie de trois)

Contexte

Les élèves ont assisté à la présentation d’Alvin Law. Alvin est né sans bras en raison d’un médicament d’ordonnance (maintenant interdit) que prenait sa mère durant la grossesse. Alvin relate son histoire afin de mettre ses auditeurs au défi de réécrire les histoires négatives qu’ils se racontent à propos d’eux-mêmes. Pour en savoir plus sur Alvin, consultez le site : https://alvinlaw.com/about/ (en anglais seulement).

Après la présentation, les élèves ont réagi à ce qu’ils venaient d’entendre en répondant aux questions suivantes :

L’une des nombreuses forces d’Alvin est la manière dont il nous amène à réfléchir à la vision que nous avons de nous-même. Explique pourquoi il est si important de repenser et de réévaluer les histoires que nous nous racontons.

Donne ton avis sur l’affirmation d’Alvin : « Nous avons tous des épreuves dans la vie. En fin de compte, c’est notre attitude qui détermine si elles nous empêcheront de réussir ou nous rendront plus forts en cours de route. »

Définis ce qu’est un privilège. Décris, de mémoire, toutes les façons dont Alvin a été ou aurait pu être désavantagé par la société.

Décris de quelles façons Alvin a fait preuve de persévérance et de résilience au cours de sa vie, malgré son manque de privilège.

Alvin déclare que la première impression est importante, mais que c’est l’impression finale qui compte. Est-ce que l’impression qu’Alvin te donnait a changé au cours de la présentation?

Est-ce qu’autre chose t’a surpris aujourd’hui durant la présentation?

Maintenant que la présentation est terminée, te poses-tu toujours des questions ou as-tu certaines réflexions?

L’enseignant a ensuite demandé aux élèves d’écrire leur propre histoire :

Décris une histoire « négative » que tu te racontes actuellement ou que tu t’es déjà racontée. Par exemple, des propos négatifs ou une histoire négative peut parfois ressembler à ceci : « je ne peux pas faire ça » ou « je n’y arriverai jamais ». Ensuite, explique comment tu pourrais reformuler le scénario pour parler de toi dans des termes plus positifs. Pense notamment à ce qui EST possible.

Ensuite, explique comment tu pourrais reformuler le scénario pour parler de toi dans des termes plus positifs. Pense notamment à ce qui EST possible.

Enfin, termine ta réponse en faisant un lien avec une expression du genre « je peux » qui convient le mieux et explique pourquoi cet énoncé positif s’insère dans le contexte et peut susciter une réflexion.

Illustration

Réponse du premier élève

Student One Response

Directive : L’une des nombreuses forces d’Alvin est la manière dont il nous amène à réfléchir à la vision que nous avons de nous-même. Explique pourquoi il est si important de repenser et de réévaluer les histoires que nous nous racontons.

Réponse de l’élève : Souvent, on se raconte des choses qui ne sont pas vraies du tout, qui sont fondées sur la façon dont on se sent à ce moment-là, sur ce qu’on pense d’un sujet et peut-être même sur ce qu’on a vécu avant en rapport avec le sujet. Ce ne sont que quelques facteurs à l’origine d’une mauvaise histoire qui doit être réévaluée, mais ils sont importants et peuvent assombrir notre jugement. Si on laisse ces facteurs dicter ce que l’on pense, cela peut devenir dangereux. Parfois, il suffit de prendre une grande inspiration et de considérer notre situation différemment. On peut être très triste parfois, mais si on en s’en sort, on sera plus heureux, mais surtout plus fort en tant qu’être humain.

Directive : Donne ton avis sur l’affirmation d’Alvin : « Nous avons tous des épreuves dans la vie. En fin de compte, c’est notre attitude qui détermine Si elles nous empêcheront de réussir ou nous rendront plus forts en cours de route. » Êtes-vous en accord avec cette affirmation? Pourquoi?

Réponse de l’élève : Je suis en accord avec cette affirmation courte mais percutante. On croit souvent que le problème dans une situation découle de notre manque de force et de la difficulté de la situation. Si parfois on se croit inadéquat, c’est notre attitude qui peut nous guider dans la situation et la surmonter. Si on se croit incapable de faire quelque chose, on aura beaucoup de mal à y arriver. Si quelque chose est réellement impossible, ce n’est souvent que temporaire. Se former et acquérir des aptitudes pour surmonter la situation nous aidera grandement à y parvenir. Si on se montre déterminé à s’améliorer et à parvenir à nos fins, il est habituellement possible de surmonter des obstacles courants. L’attitude ne sera pas la clé de tous les problèmes, mais elle aide certainement beaucoup.

Directive : Définis ce qu’est un privilège. Décris, de mémoire, toutes les façons dont Alvin a été ou aurait pu être désavantagé par la société.

Réponse de l’élève : Un privilège peut se définir comme un droit spécial accordé à certaines personnes. Par exemple, l’eau potable, la nourriture, un logement et même une famille aimante sont tous des privilèges. Cependant, s’il y a des personnes privilégiées, il y a nécessairement des personnes qui ne le sont pas, qui ne sont pas prises au sérieux ou qui sont traitées injustement par la société. Alvin, qui est né sans bras, fait partie de ce groupe. Dans sa présentation, il mentionne s’être fait appeler un « monstre » par les autres et s’être fait rejeter. Si se faire injurier et ne pas se faire accepter peut sembler futile pour certains, il n’en est rien. Détruire l’estime de l’autre est sans doute l’une des choses les plus destructrices dans la vie. Faire sentir une personne coupable de ce qu’elle est, c’est lui enlever le privilège d’avoir le droit d’être qui elle veut. En se faisant détruire l’image qu’il avait de lui-même, Alvin a été désavantagé par la société.

Directive : Décris de quelles façons Alvin a fait preuve de persévérance et de résilience au cours de sa vie, malgré sa malchance.

Réponse de l’élève : Bon nombre de gens, dans les circonstances malheureuses d’Alvin, auraient cédé devant les obstacles courants de la vie liés au fait de ne pas avoir de bras. Sans la persévérance et la résilience d’Alvin, ils ne se seraient sans doute pas rendus aussi loin que lui. Non seulement Alvin doit surmonter des difficultés considérables dans sa propre vie, il doit aussi affronter ceux qui le traitent de « bizarre » et affronter une société dans laquelle il est désavantagé. Sa vie est tellement difficile, mais il réussit tout de même à passer au travers avec une attitude positive. Il est né avec des défis à surmonter tous les jours, mais il reste que c’est un être humain comme nous tous. C’est la persévérance d’Alvin qui lui permet de surmonter les moments difficiles et d’avoir un bel avenir devant lui.

Directive : Alvin déclare que la première impression est importante, mais que c’est l’impression finale qui compte. Est-ce que l’impression qu’Alvin te donnait a changé au cours de la présentation? Justifie ta réponse.

Réponse de l’élève : Alvin expliquait qu’au début, les élèves étaient presque comme une « peinture à l’huile » : ils étaient immobiles et essayaient de ne pas lui manquer de respect. C’est manifestement une situation qu’il a connue durant toute sa vie, lorsqu’il n’est pas étiqueté comme « bizarre ». Je suis presque gêné de dire que presque tout le monde dans le gymnase a eu la même première impression de lui, mais nous ne voulions pas le dire, par respect : il était anormal parce que ses bras n’avaient jamais poussé. Pour nous, avoir des bras semble tout à fait normal dans la vie, toujours là pour nous aider et rendre les choses faciles. Il nous est inimaginable de vivre sans un outil aussi utile. Cependant, au fur et à mesure qu’Alvin réchauffait l’auditoire avec des blagues et des histoires, nous avons commencé à voir son autre côté. Nous avons constaté qu’il était un orateur talentueux et motivant. Ce n’était pas seulement quelqu’un de « bizarre », si différent des autres. C’était un être humain, comme nous tous, qui voulait vivre sa vie. Nous n’aurions pas dû le juger d’après notre première impression. Mais comme il l'a dit, c’est la dernière impression qui compte. Je suis certain que tout le monde avait une dernière impression extrêmement positive de l’orateur, puisqu’il a électrisé et fait rire la foule.

Réflexion sur l’histoire que je me raconte

Faire des présentations et parler à des gens que je ne connais pas est habituellement difficile pour moi. Si je le sais à l’avance, je passe beaucoup de temps à stresser sur le moment où cela va se passer. Je me suis dit à plusieurs reprises dans le passé « je ne peux pas faire de présentation » ou « je ne peux pas leur parler et établir un lien ». J’ai cru que je me ridiculiserais si j’essayais quelque chose de nouveau. Cette mentalité négative m’a accompagné dans de nombreux aspects de ma vie.

Même si je crois qu’une tâche comme celles que j’ai décrites est impossible, je finis toujours par réussir. Je peux redouter la tâche jusqu’à ce que je l’accomplisse et avoir peur de montrer un mauvais côté de moi-même aux autres. Mais chaque fois que je pense de cette façon, je ne fais que retarder l’inévitable. Au lieu de préparer ce que je vais dire, j’espère ne pas avoir à rien dire. Mais lorsque je le fais, j’éprouve un grand soulagement à chaque fois. Je ne me ridiculise pas et, si c’est ce qui se produit, j’entre dans le jeu. Je stresse pour les tâches les plus simples, mais je dois quand même les faire en fin de compte.

Parfois, je trouve juste que mes idées n’ont pas d’importance. C’est un peu pour ça que je n’ai pas envie de faire des présentations ou d’entrer en relation avec une nouvelle personne. Je crois peut-être qu’on rira de mes idées ou qu’on les a déjà entendues ou qu’elles sont simplement incompréhensibles pour l’auditoire. L’une des expressions du genre « je peux » qui provient d’une mentalité positive de croissance est : « J’ai de bonnes idées à exprimer ». C’est quelque chose dont je ne me rends souvent pas compte, jusqu’à ce que je les exprime. Au fur et à mesure que je grandis et que j’acquiers de l’expérience dans la vie, je pourrai certainement sortir de cette carapace dans laquelle je m’enferme.

Réflexion sur la conscience de soi et la responsabilité personnelle

Il existe plusieurs expressions du genre « je peux » qui, il faut le reconnaître, relèvent de la croissance personnelle, surtout après s’être laissé inspirer par un orateur comme Alvin. Si Alvin examinait les compétences essentielles du domaine de la conscience de soi et de la responsabilité personnelle, il dirait peut-être :

• J’ai conscience de ma valeur et je défends mes droits.
• J’assume mes choix, mes actes et mes réalisations.
• J’établis des priorités, je mets en œuvre, surveille et modifie mon plan et j’en évalue les résultats.
• Je prends en charge mon apprentissage et demande l’aide dont j’ai besoin.
• J’emploie des stratégies pour atteindre un mode de vie sain et équilibré, surmonter les épreuves émotionnelles et trouver le calme dans les moments stressants.
• Je sais comment trouver le soutien social dont j’ai besoin.
• J’ai de bonnes idées à exprimer.
• Je peux imaginer des changements personnels et des changements à apporter dans le monde, et je peux y travailler.
• Je sais reconnaître mes forces et mes limites, trouver de la motivation intérieure et saisir les occasions de croissance personnelle.
• J’ai conscience de mon cheminement et analyse mes expériences pour améliorer mon bien-être et gérer les difficultés.
• Je défends mes intérêts dans les situations stressantes.